Si vous voulez profiter des vacances ou faire une pause, quoi de mieux que le cinéma pour s’évader, au frais, à l’abri du tumulte estival ? Les salles obscures vous réservent bien plus que de l’air climatisé : de l’émerveillement dès le plus jeune âge, des récits d’amour et familiaux, des parcours initiatiques, parfaits pour les vacances, et parfois même de grands frissons. Nous vous proposons une courte sélection de films à découvrir cet été.
De l’émerveillement et des souvenirs d’enfance…
Adapté du roman d’Amélie Nothomb, Amélie et la métaphysique des tubes retrace la très petite enfance de l’écrivaine belge au Japon. La co-cinéaste Maïlys Vallade a eu un coup de cœur pour ce roman qu’elle adapte : « J’ai trouvé fascinant, dans le roman, la perception d’Amélie sur ce qui l’entoure, comment elle voit et vit les choses de manière très sensible, très exponentielle, à hauteur d’une petite enfant et avec la puissance émotionnelle qui est propre à cet âge de la vie ».
Amélie est une petite fille belge née au Japon. Grâce à son amie Nishio-san, le monde n’est qu’aventures et découvertes. Mais le jour de ses trois ans, un événement change le cours de sa vie. Car à cet âge-là pour Amélie, tout se joue : le bonheur comme la tragédie.
Amélie et la métaphysique des tubes © Haut et Court
Une ode à l’enfance, traitant des thématiques du deuil et des premiers souvenirs. Les paysages sont magnifiques avec des couleurs éclatantes et ne sont pas sans rappeler Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary (Rémi Chayé, 14 octobre 2020, Gebeka) : film pour lequel cette équipe avait déjà travaillé.
Et comme les gouaches du film et ses décors sont magnifiques, l’Acap avec De la suite dans les images met à disposition un kit atelier « deviens Colors script : ajoute tes couleurs aux décors » aux salles de son réseau. Le film est sorti fin juin mais va pouvoir accompagner le jeune public, et le public adulte qui désire en découvrir plus sur cette écrivaine, tout l’été.
Sortie le 25 juin, un film d’animation réalisé par Mailys Vallade et Liane-Cho Han
Soutien Jeune Public de l’AFCAE, à partir de 7 ans – Haut et Court
… à la recherche de soi.
Afin de poursuivre sur un récit initiatique, mais ici pour le public adolescent, voici le coup de cœur de la sélection 15/25 de l’AFCAE : Dìdi. Un film qui se déroule durant l’été, lors du flottement d’une classe à une autre. Un moment où forcément il y a une obligation de grandir et d’évoluer ?
Été 2008. Chris, adolescent americano-taïwanais de treize ans, n’a peut-être plus école mais il s’apprête à apprendre bien des choses, sur le skate, sur l’amour et sur sa propre mère. Sans être strictement autobiographique, Dìdi pioche parmi les expériences de jeunesse du cinéaste : celles traversées par un adolescent de descendance asiatique aux États-Unis.
Dìdi © Condor Distribution
Dìdi nous immerge dans les années 2000, cette époque à la fois familière et lointaine. Mais le film touche aussi les jeunes adultes d’aujourd’hui par la quête d’identité de Chris qui résonne : celle d’un adolescent américano-taïwanais pris en étau entre les attentes familiales et les tensions du lycée, où il cherche sa place parmi les plus populaires.
Sortie le 16 juillet, réalisé par Sean Wang.
Coup de cœur du comité 15/25 de l’AFCAE – Condor Distribution
Vacances en famille : entre chaos tendre et drôlerie grinçante
L’été c’est parfois l’occasion de se retrouver en famille et de créer des liens forts comme la petite Amélie sauvée de la noyade par son frère sur une plage du Japon, ou comme Chris et sa sœur qui se chamaillent sans arrêt mais qui se lient fortement à la fin des vacances au moment où elle va quitter la ville pour partir à l’université.
Et puis il y a la famille qu’on emmène de force dans les valises. Avec L’Aventura, Sophie Letourneur capte ce moment suspendu où la cellule familiale devient à la fois théâtre comique et huis clos existentiel. C’est parfois drôle, souvent étouffant, toujours juste. La dynamique du quatuor oscille entre tendresse et explosion. Un film comme un album photo sonore, où chaque dispute devient souvenir, et dans lequel on écoute chanter Philippe Katerine : L’avventura / C’est la vie que je mène avec toi.
Les vacances d’été. Sardaigne, Italie. Un (road) trip en famille. Claudine, bientôt 11 ans, raconte leurs aventures au fur et à mesure. Quand Raoul, son frère de 3 ans, ne l’en empêche pas.
L’Aventura © Arizona Distribution
Le film est soutenu par l’association de cinéastes indépendants, l’ACID, et a été présenté au festival de Cannes en mai dernier dans cette sélection :
« Dans L’Aventura, Sophie Letourneur filme la famille comme on peindrait un sujet non-noble, l’exposant dans sa matérialité brute, burlesque et asphyxiante. Un (beau)-père, une mère, une fille et un garçon, en vacances à l’étranger ; la famille n’est peut-être jamais autant famille qu’à cette occasion : un chaos sonore et visuel (« on était encore les plus bruyants de la plage »), une bulle imperméable à tout ce qui de l’extérieur n’est pas matière à souvenir. Parce que ces quatre-là passent leur temps à se raconter le déroulé de leur séjour, trajets et repas, baignades et jeux, rires et tensions. » Romain André, Julien Meunier et Clara Teper, cinéastes de l’ACID
Sortie le 2 juillet, réalisé par Sophie Letourneur
Soutien et accompagnement ACID – Soutien GNCR
Quand le bord de mer se transforme en cauchemar…
Si vous avez envie d’ajouter un peu de frissons à vos vacances sur la plage, Dangerous Animals (Sean Byrne, 23 juillet, The Jokers Films) est là pour vous.
Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…
Dangerous Animal © The Jokers Films
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes, ce film d’horreur est plein de suspens et d’humour. Le requin n’est pas le tueur en série attendu et c’est le point fort du film. Le réalisateur pousse tous les curseurs à fond concernant les genres : épouvante-horreur, thriller, film de survie, et même de la série B. C’est gore, drôle, parfois absurde, et c’est surtout un vrai film d’été, dans ce qu’il a de plus sauvage et récréatif.
Sortie le 23 juillet, réalisé Sean Byrne
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes
Crédit photo couverture © L’Aventura – Arizona Distribution