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QUAND LE CINÉMA RENCONTRE LA LITTÉRATURE

PORTRAIT DE CATHERINE FETTAH

Enseignante de lettres depuis plus de trente ans et fan d’Autant en emporte le vent, voici le portrait ciné de Catherine Fettah, engagée dans les dispositifs scolaires pour le cinéma.

Quel est ton meilleur souvenir en salle de cinéma ?

J’ai plein de meilleurs souvenirs, à commencer par le lieu en lui-même. À l’époque, je fréquentais les cinémas à l’ancienne avec parterre et balcon. Et j’y ai vu autant de films superbes que de « nanars ». J’adorais aller dans mon cinéma à Tergnier. 

Découvrir sur grand écran Il était une fois dans l’Ouest, fut vraiment magique avec la musique de Moricone.  Après, il y a ces expériences de films qui te marquent par l’histoire mais surtout par l’ambiance de la salle. Je me souviens d’une séance, La Guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, où j’étais assise à côté du prêtre de la paroisse. J’étais tétanisée pendant toute la durée du film. (rires)

Te souviens-tu de ta première séance ?

C’était pour un arbre de Noël dont la projection avait lieu à Aulnoye. Nous avions dû prendre le train avec mon père. Il s’agissait de Bambi de Walt Disney. Ce fut une très bonne expérience où toute la magie du cinéma s’est révélée.

Comment choisis-tu ton film ?

Je lis forcément les critiques même si je ne me prive pas d’aller voir par moi-même. J’aime bien aussi regarder la bande-annonce et je fais très souvent la démarche d’aller voir les avis presse et spectateurs. Pour autant, je reste maître de ma décision.

Quelle est ta place préférée en salle ?

Je ne suis pas très fan du parterre. Je dirai plutôt vers le haut et au milieu du rang. Il y a une espèce d’apesanteur. Cela me fait penser au texte de Philippe Delerm dans La première gorgée de bière. Quand le film s’arrête, tu sors un peu comme un cosmonaute. Ce texte est d’ailleurs magnifique pour illustrer le cinéma : la texture des fauteuils, l’ambiance aquarium…

Quel est ton film fétiche ?

Autant en emporte le vent. Je suis une fan absolue. Je l’ai vu quinze ou vingt fois. J’avais d’ailleurs adoré le roman. Si je devais partir sur une île déserte, ce serait avec celui-là.

En quoi le cinéma nourrit-il ton travail d’enseignante ?

Le cinéma permet d ‘étudier de manière plus ludique les œuvres littéraires et leurs adaptations. Par exemple Les Liaisons dangereuses, Tous les matins du monde. Cela permet d’étudier à la fois l’œuvre et le film. Et c’est vraiment superbe ! En tant qu’enseignant, on n’est pas toujours à l’aise avec l’analyse de l’image, mais on apprend et cela permet de sortir d’un enseignement plus traditionnel. Une année, pour expliquer les différents types de comique, j’avais créé des petits montages à partir de scènes de cinéma, comme La folie des grandeurs.