Acap – pôle régional image

SUR QUEL PIED DANSER AU CINÉMA ?

Plus encore que dans la vie, au cinéma, on danse partout, seul ou à plusieurs, avec plaisir, rage, douceur, force… On pense au concours de twist dans Pulp fiction mais aussi à la fameuse Carioca d’Alain Chabat et Gérard Darmon dans La Cité de la peur, des scènes mémorables qui donnent envie de nous lever de notre fauteuil et de nous trémousser ! La danse et le cinéma est un combo intergénérationnel qui séduit les spectateurs de tous âges et cela depuis plus d’un siècle ! Allez on vous emmène, installez-vous confortablement, « Let’s dance ! »

DEUX ARTS EN MOUVEMENT INTIMEMENT LIÉS

Depuis les origines du cinéma, la danse s’invite dans une importante diversité de films en ne faisant qu’une apparition, soudaine et courte, ou en occupant le devant de la scène.

La Danse au cinéma – Blow Up – ARTE

Documentaires sur la danse, biopics, comédies musicales…, mais également séquences de bal, de fêtes de village, de cabaret, de discothèque, de rue, de slow langoureux… constituent autant de formes et de thèmes qui jalonnent et rythment l’histoire du cinéma.

Et pour cause… dans les premières années du cinéma, les projections étaient hébergées par les café-concerts, les music-halls et les fêtes foraines (cf. l’histoire des salles de cinéma, épisode 1 – des origines à 1906). Ces séances partageaient la scène avec des spectacles, des concerts et des moments festifs pendant lesquels la danse était largement pratiquée.

La danse était aussi un sujet de prédilection pour « les opérateurs des frères Lumière qui se passionnent pour les danses tyroliennes, javanaises ou encore égyptiennes ». Selon Stéphane Bouquet, écrivain, scénariste et critique de cinéma français, « La moitié des films réalisés par Gaumont entre 1900 et 1902 sont des films de danse. » (cf. article Danse/Cinéma). 

LES REPRÉSENTATIONS DE LA DANSE

A partir des années 30 commence l’âge d’or de la comédie musicale, un nouveau genre cinématographique qui apporte du rêve aux américains marqués par la crise de 1929. Petit à petit, le genre s’impose et évolue pour proposer une filmographie riche et éclectique, révolutionnaire dans ses expérimentations formelles, incarnée par des chefs d’œuvres tels que Un Américain à Paris, Chantons sous la pluie, Tous en scène, West side story… et dont la tradition se poursuit aujourd’hui avec des films tels que Lalaland ou les comédies bollywoodiennes. 

Par extension, les films d’apprentissage décrivant les relations fusionnelles entre des personnages et la pratique chorégraphique marquent également les représentations cinématographiques de la danse : Dancer in the Dark, Billy Elliot, Fame, Dirty dancing…

Billy Elliot  de Stephen Daldry

Les documentaires de création et les captations – en direct ou en différé sur les grands écrans des salles de cinéma – de spectacles de danse, constituent par ailleurs des formes très prisées du genre. Citons ainsi le documentaire Relève : histoire d’une création de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, qui nous transporte dans l’intimité du processus de création du danseur étoile et chorégraphe Benjamin Millepied, directeur de la danse à l’Opéra de Paris.

RELÈVE : Histoire d’une Création  BANDE ANNONCE

Enfin, de nombreux films, sans contenir de scènes de danse à proprement parler, portent une forte sensibilité chorégraphique. Ils offrent une approche du cinéma plus réceptive aux corps, à leur inscription dans l’espace et le temps, aux gestes, aux énergies, aux interactions entre corps en mouvement. Parmi de nombreux exemples, citons : le cinéma burlesque, les films d’arts martiaux, certaines œuvres de Robert Bresson, de Gus Van Sant, de Francis Ford Coppola, de Claire Denis, de Christophe Honoré… Dans ces cas-là, ce sont souvent des chorégraphes renommés ou des danseurs/performeurs qui sont sollicités pour intervenir sur la mise en scène des corps, comme Bernardo Montet pour Beau Travail de Claire Denis, Philippe Découflé pour Visage de Tsai Ming-Liang, Cédric Andrieux pour les Biens Aimés de Christophe Honoré…

Climax  de Gaspar Noé
5 ACTUALITÉS DANSE ET CINÉMA 

1- La sortie de Indes Galantes de Philippe Béziat le 23 juin dernier. Un documentaire sur la mise en scène d’un grand classique à l’Opéra de Paris, interprété par les danseurs de hip hop, Krump, break dance etc… Quand la danse urbaine et le chant lyrique dialoguent ensemble et ré-inventent le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques…

Bande annonce Indes Galantes  de Philippe Béziat

2- La sortie de Petites danseuses le 25 août prochain. Un documentaire d’Anne-Claire Dolivet sur le thème de la danse, mais aussi de l’enfance, de la compétition et du dépassement de soi. Pour aller plus loin  : le podcast du film / le podcast de l’émission Être et Savoir sur France Culture : Jeux, « je » et enjeux : comment grandissent les futurs champions ?

3- A l’occasion de la ressortie le 14 juillet juillet prochain de Buena Vista Social Club de Wim Wenders, nous proposons aux salles de cinéma un nouvel accompagnement : le ciné-Fiesta. À l’issue de la projection, un Dj prend place devant l’écran et fait danser les spectateurs sur de la musique cubaine ! Une belle façon de ré-investir son cinéma !

4- Après avoir testé l’atelier ciné-danse sensoriel, un projet de « kit Ciné-Danse » à destination des enseignants et médiateurs est en cours de conception, en lien avec la compagnie Linfraviolet et différents pôles d’éducation aux images. Un projet d’éveil au cinéma à travers l’expression corporelle et qui s’adresse aux tout petits dont nous vous reparlerons dès la rentrée scolaire prochaine ! 

5- Du 1er juin au 18 novembre 2021 se déroule la Biennale de la danse de Lyon. À cette occasion, l’Institut Français propose un cycle thématique : « Quand la danse rencontre le cinéma », une sélection de films documentaires, de fictions et de courts métrages où la danse s’invite à l’écran. 

A voir ou revoir
  • Fish Tank sorti en 2009, Prix du jury à Cannes, qui raconte la vie de Mia, une ado de 15 ans passionnée par le Hip-hop dont l’équilibre familial bascule.
  • Polina, danser sa vie, sorti en 2016, de Valérie Müller et Angelin Preljocaj. Adaptation de la bande-dessinée à succès de Bastien Vivès.
  • Yuli de Iciar Bollain sorti en 2019 – L’incroyable destin de Carlos Acosta, danseur étoile, un parcours des rues de Cuba au Royal Ballet de Londres.
  • Black Swan avec Natalie Portman sorti en 2010, un lac des cygnes avec des notes de thriller fantastique.
Pour aller plus loin 

L’influx 

Conférence Cinéma-dansé de Sauve qui peut le court métrage

UPOPI Comédie musicale

Revue CAIRN info

CNC Quand le documentaire entre dans la danse

5 Films sur la danse à voir en famille par la Cinémathèque française

Les 10 plus belles danses en solo du cinéma selon les Inrockuptibles

Conseil films de danse

Allociné : 15 films de danse qui donnent envie de bouger