Acap – pôle régional image

Étudiant.e.s au cinéma

Un nouveau dispositif voit le jour

Créé pour accroître la fréquentation étudiante, lui permettre de rencontrer des œuvres, des cinéastes, développer des partenariats pérennes entre l’enseignement supérieur et les salles de cinéma, ce nouveau dispositif, Étudiant.e.s au Cinéma – porté en région par l’Acap, en lien étroit avec le Ciné St-Leu, et nationalement par l’AFCAE, avec le soutien du CNC – termine sa première saison par un évènement phare, le 1er avril prochain.

David Obadia, délégué général de l’AFCAE, et Matthias Smalbeen, étudiant référent en région Hauts-de-France répondent à nos questions.


Un an après le lancement du dispositif au festival de Cannes et alors que se prépare déjà sa deuxième saison, pouvez-vous nous rappeler de quels constats est né le dispositif Etudiant.e.s au cinéma ? Et quelle a été l’impulsion qui a présidé à la mise en place de ce projet pour l’AFCAE ?

David Obadia : Le CNC a initié une dynamique autour des publics 15 à 25 ans. Le constat provenait du fait que cette tranche de la population allait moins au cinéma. Immédiatement, l’idée a germé de redonner l’envie à ces jeunes de retrouver le chemin des salles, voire de le trouver pour certains.

Et l’autre enjeu fut de compléter les dispositifs existants : École, Collège, Lycéens, maintenant Maternelle au cinéma… La suite concernait naturellement les étudiants…

Pour autant, notre envie profonde était de ne pas juste reproduire les autres dispositifs car le public n’est pas le même. Les étudiants sont autonomes : l’idée était de leur dire « prenez » les clefs du cinéma, soyez moteur, force de propositions de programmation, de communication, d’évènements, d’animations en lien avec votre salle de proximité.

L’important, c’était avant tout de leur donner envie, puis qu’ils fassent de même auprès leur pairs. Par ailleurs, il est à souligner que le développement d’Étudiant.e.s au Cinéma ne pourrait exister sans le précieux soutien du CNC.

Quel bilan pour cette première année et comment se prépare la suite ? 

D.O. : Le dispositif est encore en phase d’expérimentation et n’a pris un coup d’accélérateur que très récemment. À ce stade, on constate une réelle volonté à la fois des cinémas, des étudiants et des partenaires locaux. Beaucoup d’intérêts nous ont été manifestés, y compris des écoles et des professeurs. De même, Dominique Boutonnat, président du CNC, a parlé du dispositif comme d’un enjeu majeur lors de ses vœux au Trianon en janvier dernier. Tous ces éléments montrent à quel point cette initiative est importante. C’est très encourageant pour la suite. 

Toutefois, nous ne souhaitons pas aller trop vite car le déploiement et l’accompagnement d’un tel dispositif prend du temps même si l’ambition pour la saison prochaine est d’accroître significativement le nombre de salles. Nous nous appuyons beaucoup sur l’expérience de CINA en région Nouvelle-Aquitaine qui avait déjà mis en place le dispositif, pour l’étendre sur le territoire national. 

Nos perspectives sont donc de consolider l’existant tout en augmentant le nombre d’établissements inscrits. En parallèle, développer plus d’actions à l’échelle nationale, plus ambitieuses, plus importantes et surtout resserrer l’implication des étudiants, des facs et des écoles en inscrivant le dispositif dans leur parcours estudiantin.

Comment se déroule Matthias ton implication dans le dispositif ?

Matthias Smalbeen : Depuis Cannes, j’ai présenté 2 séances en salle de cinéma, Retour à Séoul et Riposte féministe. Incarner pendant une séance la figure du programmateur et partir à la rencontre du public, c’est intimidant, mais grisant à la fois !

Et parfois même effrayant d’affronter une salle pleine. Pour la clôture, étant donné que je dois écrire mon mémoire de master, c’était compliqué et difficile de poursuivre tout seul. C’est pour cette raison que j’ai proposé à l’AFCAE d’intégrer mes camarades de master : Étienne Commaux, Victor Berquez, Caroline Alonso et Louise Camerlynck, pour organiser ce mini-festival. C’est très cohérent et professionnalisant dans notre parcours universitaire d’organiser ce genre d’événement, même si cela représente plusieurs heures de travail de préparation.

En Hauts-de-France l’étudiant référent, Matthias, s’est spontanément tourné vers ses camarades pour créer un collectif et ainsi partager le temps nécessaire à la participation au dispositif. Qu’en pensez-vous ? 

David Obadia : C’est super, génial même ! Comme nous n’avons pas imposé un modèle, une idée figée, préconçue, mais bien plutôt incité à la co-construction, les étudiants sont réellement moteurs. C’est ça l’idée. Comme nous avons de nombreux partenaires différents, que les régions sont différentes, nous prenons le poult et ajustons en fonction des envies et possibilités. Surtout, si on démultiplie les évènements auxquels ils peuvent participer. Y compris pour mettre sur pied le festival Etudiant.e.s à l’affiche !

Quel est le programme pour le 1er avril à Amiens ?

Matthias Smalbeen : Cette journée se compose de 3 séances qui se suivent avec un tarif spécial, un film français soutenu, une ressortie, une exclue… On s’est mis d’accord avec les autres étudiants de ma promo sur les films et on a choisi par goût. On travaille sur le côté festif de la soirée et les à-côtés des séances, ce qui est plus compliqué à mettre en place pour nous ! On s’est réparti la présentation des films et pour le coup, c’est très exaltant de savoir que l’on va rencontrer l’acteur de Bruno Reidal, Dimitri Doré. On a hâte de voir comment cela va se passer avec le public, car le film est très particulier !

Festival Etudiant.e.s au cinéma
Au Ciné St-Leu à Amiens
Le samedi 1er avril 2023

Programme

16h – Film surprise
18h30 – Bruno Reidal
de Vincent Le Port en présence de l’acteur Dimitri Doré
21h00 – House de Nobuhiko Obayashi

Plus d’infos