Un Noël qui sort des sentiers battus : 8 films pour fêter autrement
Vous en avez assez des chocolats trop sucrés, des pulls à motifs douteux et des téléfilms qui finissent toujours sous la neige ? Cette année, on vous propose un tour d’horizon de films de Noël qui bousculent les codes. Drôles, irrévérencieux, tendres ou carrément déjantés : une sélection pour réchauffer les cœurs… sans trop de guimauve.
Big Business (James Wesley Horne, 1929) — Laurel et Hardy remettent Noël à l’heure d’août
Dans cette comédie burlesque, Laurel et Hardy vendent des sapins de Noël… en plein mois d’août. Face à un client peu coopératif, la situation dégénère jusqu’à un duel de destruction jubilatoire : maison contre voiture. Un classique du chaos qui rappelle qu’à Noël, rien ne se passe jamais vraiment comme prévu.
Mon Noël anticapitaliste (Valentine Guégan et Hugo Lemaire, 2024) — Fêter sans consommer
Claire veut un Noël qui échappe aux injonctions marchandes. Lise traîne des pieds, Léon vit « hors système » : le trio se lance malgré tout dans un défi pour un réveillon sans dépenses. En parallèle, Mathias distribue des cadeaux en Père Noël intérimaire. Un film tendre, lucide et plein d’humour sur nos contradictions de fin d’année.
Le Père Noël a les yeux bleus (Jean Eustache, 1967) — Léaud, Père Noël désinvolte et post-Nouvelle Vague
Pas vraiment un film de Noël, mais un délicieux moyen métrage où Jean-Pierre Léaud incarne un jeune homme obsédé par l’achat d’un duffle-coat. Pour se payer ce vêtement à la mode, il accepte de jouer les Pères Noël devant un magasin et détourne rapidement le costume en outil de séduction. Tourné dans les rues de Narbonne, Jean Eustache s’amuse à dynamiter le mythe du Père Noël avec une liberté et une légèreté toutes post Nouvelle Vague.
Marcel le Père Noël (et le petit livreur de pizzas) (Tom Chertier, Julie Rembauville, Nicolas Bianco-Levrin, 2024) — Quand la magie se fabrique ensemble
Une veille de 24 décembre dans une banlieue grise, Abdou, jeune livreur de pizzas, croise le véritable Père Noël, Marcel, vieux, fatigué… et désormais immobilisé par un accident de scooter. Grâce à la débrouille collective du quartier, la tournée sera finalement assurée. Un conte moderne, musical, joyeux et délicieusement foutraque.
Tokyo Godfathers (Satoshi Kon, 2003)– Satoshi Kon et le miracle de la rue
Trois sans-abris — Gin, Hana et Miyuki — trouvent un bébé abandonné dans une ruelle de Tokyo. Débute alors une quête nocturne et bouleversante pour retrouver sa mère. Entre comédie, tension et humanité profonde, Satoshi Kon signe un conte de Noël inattendu, où les miracles surgissent là où on ne les attend pas.
Bad Santa (Terry Zwigoff, 2003) — Le Père Noël le plus incorrect du cinéma
Willie T. Stokes (Billy Bob Thornton), faux Père Noël et véritable perceur de coffres, enchaîne les missions en centre commercial… et les cambriolages qui vont avec. Cynique, trash, politiquement incorrect mais étonnamment touchant, Bad Santa dynamite l’imagerie du bon vieux Santa et signe une comédie noire culte.
Un conte de Noël (Arnaud Desplechin, 2008) — Desplechin règle ses comptes sous le sapin
Chez Arnaud Desplechin, Noël n’a rien d’un moment suspendu : c’est plutôt l’heure où les rancœurs se réveillent. Réunion familiale sous haute tension, maladie de la mère, blessures anciennes et règlements de comptes joyeusement acides… Tout ici grince, déborde, dérape. Avec son talent inimitable pour ausculter les dynamiques familiales, Desplechin signe un anti-conte aussi cruel que lumineux, où le miracle de Noël prend la forme d’une vérité enfin dite.
Black Christmas (Bob Clark, 1974) — Un Noël sous tension, pionnier du slasher
Bien avant Halloween, Bob Clark posait les bases du slasher moderne avec ce huis clos glaçant : une résidence universitaire, une ambiance feutrée, et un tueur invisible qui rôde le soir de Noël. Sous ses airs de carte postale — les chants devant la porte, la neige immobile — le film se révèle un piège à faux-semblants. Black Christmas détourne l’imagerie de fin d’année pour y glisser une violence sourde, transformant la fête en terrain de jeu terrifiant.
Photo couverture : Mon Noël anticapitaliste © Barberousse Films